La nouvelle prison de Termonde a été officiellement inaugurée aujourd’hui, en présence du ministre de la Justice Van Quickenborne et du secrétaire d’État en charge de la Régie des bâtiments, Mathieu Michel. Il s’agit de la première prison en Flandre où des accompagnateurs de détention épauleront les détenus dès le premier jour dans leur parcours vers un retour réussi dans la société. De grands ateliers de travail et des salles de cours sont également prévus. Le personnel et les 270 détenus de l’ancienne prison de Termonde déménageront à la mi-février. Entre-temps, la Justice recrute à tour de bras pour pouvoir utiliser le plus rapidement possible les capacités supplémentaires créées en vue de lutter contre la surpopulation ; au total, il y aura de la place pour 444 détenus.
La nouvelle prison située dans le Tanneweg, officiellement dénommée « Poort van Dendermonde » (Porte de Termonde), présente une structure classique en forme d’étoile et ressemble beaucoup à la nouvelle prison de Beveren, qui a été opérationnelle dès 2014. La construction des deux prisons avait déjà été décidée en 2008. Toutefois, en raison de contretemps procéduraux, la construction à Termonde n’a pu commencer qu’en août 2020. La conception en forme d’étoile correspond en d’autres termes un peu moins à la vision actuelle de la détention qui prévoit de petites unités de vie comme celle mise en œuvre dans la nouvelle prison de Haren. Néanmoins, dans son aménagement, il a été tenu compte au maximum des possibilités de différenciation pour les détenus et d’emploi du temps constructif.
Une approche différente par aile
Ce sont essentiellement des personnes en détention préventive qui sont incarcérées dans l’ancienne prison de Termonde, tandis que dans la nouvelle prison, un grand groupe de détenus y purgeront également leur peine. La direction de la prison mènera une politique dans le cadre de laquelle l’aménagement, les équipements et l’offre de chaque aile seront adaptés autant que possible au groupe cible. En effet, l’approche de la détention diffère fortement entre les différents groupes cibles que sont les prévenus, les condamnés, les détenus condamnés à de longue peines et les primo-délinquants.
Comme à la prison de Haren, le rôle d’assistant de surveillance pénitentiaire est scindé en deux fonctions, à savoir la fonction d’accompagnateur de détention et celle d’assistant de sécurité. Les accompagnateurs de détention aideront les détenus à élaborer et à mettre en œuvre leur plan de détention individuel afin de les préparer au mieux à une réinsertion réussie dans la société. Les assistants de sécurité prennent en charge les tâches de surveillance.
Les 680 caméras de surveillance réduisent la nécessité d’une surveillance physique, ce qui permet au personnel pénitentiaire d’optimaliser ses efforts pour apporter un soutien et un accompagnement adéquats aux détenus. Grâce au système numérique avec des badges pour les portes, les détenus bénéficient de plus de liberté à l’intérieur des murs, mais également de plus de responsabilités.
Des ateliers et des salles de cours
Deux grands ateliers sont prévus où une centaine de détenus pourront travailler pour Cellmade, le programme d’emploi de l’administration pénitentiaire. En travaillant, les détenus gagnent de l’argent notamment pour rembourser leurs victimes et payer leurs dettes. Des salles de cours sont également prévues pour donner des formations et des cours, ainsi que des séances pour travailler sur des problèmes sous-jacents tels que l’agressivité ou des problèmes de drogue. Travailler ou suivre des cours de formation permet également aux détenus d’avoir une structure, ce qui est nécessaire pour se préparer à l’issue de leur peine.
Contrairement à l’ancienne prison de Termonde, la plupart des détenus séjourneront dans des cellules individuelles. Cela devrait permettre de réduire les frictions. De plus, les fenêtres des cellules ne comportent pas de barreaux, ce qui donne une impression plus humaine. Les espaces de circulation et les patios sont larges, confortables et baignés de lumière, de sorte qu’ils fonctionnent comme un espace sensoriel à part entière. L’utilisation de la couleur et de l’art rend la prison moins froide. L’on a également misé sur la verdure dans les jardins intérieurs et les promenades. Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, et le secrétaire d’Etat en charge de la Régie des bâtiments, Mathieu Michel ont assisté vendredi à la cérémonie d’inauguration et ont participé à une visite organisée par la direction de la prison.
Des recrutements supplémentaires
Le déménagement complet des 270 détenus de l’ancienne prison de Termonde vers la Nouvelle prison de Termonde est prévu pour la mi-février. Tout le personnel se déménage aussi. À partir de là, la poursuite de la mise en service se fera par étapes. Dans l’intervalle, la Justice recrute à plein régime pour augmenter davantage la capacité de la nouvelle prison de Termonde et ouvrir toutes les ailes dans le courant de l’année, puisque 444 détenus au total peuvent y être hébergés.
La journée de l’emploi dans le nouveau bâtiment de la prison, l’action menée à l’occasion du marché annuel de Termonde et l’étroite collaboration avec le VDAB ont permis de recruter 26 nouveaux membres du personnel au cours des dernières semaines. Une centaine de personnes ayant réussi les tests attendent une visite médicale ou leur date d’entrée en service. Nous tablons sur le fait qu’au moins 80 d’entre elles pourront entrer en service dans les semaines à venir. Les candidats (assistants de sécurité, accompagnateurs de détention, personnel soignant, fonctions administratives, etc.) peuvent poser leur candidature via ce lien.
La nouvelle prison remplacera à terme l’ancienne prison de Termonde. Toutefois, dans le cadre de la lutte contre la surpopulation carcérale, il a été décidé de maintenir l’ancienne prison ouverte pendant cinq années supplémentaires pour une centaine de détenus. Avant sa remise en service, des travaux de rénovation seront effectués.
Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice : « L’ouverture de la nouvelle prison signifie enfin une infrastructure moderne et convenable pour le personnel et les détenus pour y travailler et vivre. Termonde sera la première prison de Flandre à employer des accompagnateurs de détention, afin que les détenus soient épaulés dès le premier jour dans leur parcours vers un retour réussi dans la société. Nous commencerons à transférer les détenus en février. En raison de la pénurie de main d’œuvre sur le marché du travail, il n’a pas été facile de trouver suffisamment de personnel pour ouvrir la nouvelle prison. Mais grâce à la procédure de recrutement accélérée, nous avons pu recruter 26 personnes notamment lors de la journée emploi. Nous attendons en outre quelque 80 entrées en service dans les prochaines semaines.Nous rénoverons l’ancienne prison et nous la maintiendrons ouverte temporairement plus longtemps afin de lutter contre la surpopulation carcérale.Pour ce faire, nous recherchons également du personnel supplémentaire. Les personnes qui souhaitent travailler dans une prison, peuvent se rendre sur https://travailleralajustice.be. »
Caroline Criel, directrice de la prison de Termonde : « Comme c’est déjà le cas à la prison de Haren, des accompagnateurs de détention et des assistants de sécurité travailleront également à Termonde pour la première fois. Ils pourront se spécialiser dans les aspects de la profession et les missions spécifiques de ces nouveaux profils. Les technologies disponibles telles que, par exemple, les plus de 680 caméras qui remplacent en partie les missions de surveillance statique, les visites virtuelles ou les installations sanitaires en cellule qui réduiront le nombre de déplacements, leur donneront également le temps et l’espace nécessaires pour se concentrer sur les contacts interpersonnels et un maintien de l’ordre empathique.Ensemble, ils vont porter et promouvoir la nouvelle culture de détention. Tous ces éléments favoriseront le déroulement de la détention, la préparation au reclassement et la réussite de la réinsertion. »