Aujourd’hui, la troisième maison de transition du pays a ouvert ses portes à Louvain. Il s’agit d’une structure de transition à petite échelle destinée aux détenus de longue durée qui arrivent à la fin de leur peine. Elle peut accueillir 16 participants qui travaillent activement à leur réinsertion dans la société en présence d’un accompagnement intensif. Aujourd’hui, le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt a visité la maison de transition et l’a déclarée officiellement ouverte. Les chiffres de la maison de transition de Malines montrent que l’approche des maisons de transition fonctionne : 72 détenus ont déjà été réinsérés dans la société sans retomber dans la criminalité.
Dans notre pays, environ 70 % des détenus libérés comparaissent à nouveau devant le juge dans les cinq ans qui suivent. Cela s’explique notamment par le fait que la transition entre la prison et le monde extérieur n’est pas évidente. De ce fait, les risques sont grands qu’ils retombent dans leurs vieilles habitudes. En effet, il n’est pas facile de se retrouver soudainement en liberté après une longue période de détention et de devoir, du jour au lendemain, trouver un logement, un emploi et régler des démarches administratives. Dans une maison de transition, les détenus retrouvent peu à peu leur liberté. Ils réapprennent à assumer des responsabilités et à prendre soin d’eux-mêmes, et se préparent en vue de leur libération. Ils y acquièrent littéralement le bagage nécessaire pour trouver leur voie dans la société libre.
Tout comme pour les prisons, il s’agit d’établissements fermés. Les détenus ne peuvent donc pas y entrer et en sortir à leur gré. La sortie de la maison de transition n’est possible qu’après avoir obtenu une permission de sortie, par exemple pour aller travailler, postuler ou suivre une formation. En effet, l’intégration dans le tissu social local est un aspect essentiel pour que la transition vers la société libre se déroule au mieux. La destination exacte du détenu, l’itinéraire à suivre et l’heure à laquelle il doit être de retour sont strictement définis à l’avance.
Les participants sont sélectionnés en concertation avec le service psychosocial des prisons concernées et après avoir mené un entretien préliminaire. Les candidats doivent être à 18 mois maximum de la possibilité d’octroi d’une libération conditionnelle. Les détenus condamnés pour des faits de mœurs ou pour terrorisme ne sont pas éligibles.
Réussite prouvée à Malines
Pour les maisons de transition, la Justice travaille avec des partenaires privés. La première maison de transition a été créée à Malines en 2019. Entre-temps, grâce à cette maison de transition, 72 résidents ont réintégré la société libre sans retomber dans la criminalité. Une maison de détention a également ouvert ses portes à Gentbrugge en octobre 2023. La pratique à Malines et Gentbrugge a montré qu’une maison de transition n’entraîne pas de nuisance pour le quartier.
Les premiers détenus arriveront en juillet
La Kansenfabriek a introduit sa candidature pour la troisième maison de transition prévue à Louvain et a proposé à l’administration de la ville de Louvain un immeuble situé dans la rue Jansenius. Il s’agit d’une ancienne maison d’habitation qui après avoir suivi la procédure d’autorisation requise, a été transformée en maison de transition avec plusieurs chambres, des espaces communs et les éléments de sécurité requis. La maison de transition a été officiellement inaugurée aujourd’hui en présence du ministre de la Justice Paul Van Tigchelt. Les premiers détenus prendront leurs quartiers en juillet et y travailleront activement à leur retour dans la société.
Accompagnateurs de transition et coachs d’intégration
Leen Muylkens de la Kansenfabriek assurera la coordination de la maison de transition de Louvain. Une équipe de sept accompagnateurs de transitions et de trois coachs d’intégration l’assistera dans cette mission. Les accompagnateurs de transition encadrent le fonctionnement quotidien au sein de la maison de transition et veillent à ce que les participants assument leurs responsabilités, coopèrent avec les autres et puissent vivre de manière autonome. Les coachs d’intégration accompagnent et soutiennent le parcours de réintégration individuel. Ils les aident à rechercher un emploi, à s’inscrire à des cours de formation ou à trouver le chemin vers les aides et les services d’aide existants. Des partenariats avec des partenaires professionnels locaux sont mis en place à cette fin. Les participants sont sélectionnés en concertation avec le service psychosocial des prisons concernées et après avoir mené un entretien préliminaire. Les détenus condamnés pour des faits de mœurs ou pour terrorisme ne sont pas éligibles.
Le ministre Van Tigchelt est reconnaissant envers le bourgmestre de Louvain, qui a joué un rôle de premier plan et a soutenu l’ouverture d’une maison de transition dans sa ville. Un tel soutien local est primordial pour parvenir à mettre en place une détention humaine et à offrir des opportunités, ce qui permettra à son tour de lutter contre les taux élevés de récidive. Entre-temps, le réseau de maisons de transition continue de s’étendre. Dernièrement, l’arrivée d’une maison de transition à Hamme en Flandre orientale et à Enghien dans le Hainaut a également été fixée.
Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « L’approche des maisons de transition montre la direction que prend la Justice en matière de politique de détention : nous prenons des mesures proactives pour prévenir de nouvelles infractions à l’avenir. Nous y parvenons grâce à une approche humaine qui donne aux détenus davantage d’opportunités de reprendre leur vie en main et de contribuer à la société. Les maisons de transition obtiennent des résultats impressionnants, réduisant de manière significative la récidive et rendant ainsi la société plus sûre. Je tiens encore à remercier le bourgmestre Mohamed Ridouani et la ville de Louvain d’avoir soutenu ce projet et d’avoir ainsi contribué à la sécurité de la ville de Louvain et de notre pays.
Mohamed Ridouani, Bourgmestre de la ville de Louvain : « Dans une société sûre, les gens se sentent responsables et utiles aux autres. Nous sommes heureux d’être un partenaire de la maison de transition de Louvain. Après un trajet préparatoire approfondi, les détenus auront la possibilité de reprendre des responsabilités et de retrouver une place dans la société. Nous réduisons ainsi les risques qu’ils ne retombent dans la criminalité et ils peuvent de nouveau œuvrer à un avenir qui a du sens. »
Leen Muylkens, coordinatrice de la maison de transition de Louvain : « Pour aider les détenus à se réinsérer dans la société, de nombreuses mains secourables sont nécessaires. L’institution de Kansenfabriek est donc extrêmement reconnaissante envers le SPF Justice et la ville de Louvain d’avoir contribué à permettre l’ouverture de la maison de transition. Aujourd’hui, nous poussons pour ainsi dire sur le bouton pour permettre aux opportunités d’affluer ».