Une maison de transition ouvrira ses portes dans la commune de Hamme, en Flandre-Orientale, au printemps 2025. Il s’agit d’une maison de transition à petite échelle destinée aux détenus qui sont presque en fin de peine. Ils y bénéficieront d’un accompagnement intensif devant les préparer à se réinsérer dans notre société. Le Conseil des ministres a approuvé le projet d’une maison de transition de 15 places située dans la Slangstraat. Il s’agira de la quatrième maison de transition du pays, après Malines, Gand et Louvain.
Après avoir passé beaucoup de temps en prison, il n’est pas du tout évident pour un détenu de retrouver sa liberté du jour au lendemain. Le fait de devoir à nouveau s’occuper de soi, trouver un logement, postuler ou encore faire des démarches administratives n’est pas facile après une longue période de détention. Par conséquent, le risque de retomber dans ses anciennes habitudes est assez élevé. C’est l’une des raisons pour lesquelles 70 % des détenus se retrouvent à nouveau devant le juge dans les cinq ans qui suivent leur libération. Afin de réduire ce taux de récidive élevé, la Justice s’est engagée à améliorer la réinsertion des détenus dans la société. Car en effet, 99 % des détenus seront libérés un jour.
Un accompagnement sur mesure grâce à des établissements de petite échelle
Dans une maison de transition, les détenus accumulent les connaissances nécessaires qui leur permettent de se refaire une place dans la société libre. Ils bénéficient d’un accompagnement intensif et l’accent y est mis sur l’autonomie, le rétablissement et la coopération. Il s’agit d’établissements de petite échelle, ce qui permet d’effectuer un travail sur mesure. Comme les prisons, les maisons de transition sont des établissements fermés. Les détenus ne peuvent donc pas y entrer ou sortir comme bon leur semble. Pour cela, ils ont besoin d’une permission de sortie sur laquelle la destination et l’heure de retour sont strictement fixées. C’est le cas, par exemple, pour aller travailler ou postuler. Il est important de s’intégrer dans le tissu social local pour que la transition vers la vie en société se déroule au mieux. Quant à l’exploitation des maisons de transition, elle est assurée par un partenaire privé.
Les participants sont sélectionnés en concertation avec les services psychosociaux des prisons concernées et après un entretien. Les candidats doivent être à 18 mois maximum de la possibilité d’octroi d’une libération conditionnelle et doivent être motivés pour achever le projet avec succès. Les détenus condamnés pour des infractions sexuelles ou pour terrorisme n’entrent pas en compte pour passer dans une maison de transition.
Après Malines, Gand et Louvain
Une première maison de transition a été créée à Malines en 2019 dans le cadre d’un projet pilote. Ce projet s’est avéré un succès et n’a pas non plus causé de désagréments au voisinage. Après une évaluation approfondie, l’approche des maisons de transition a été structurellement ancrée dans la loi. Depuis lors, les exploitants potentiels peuvent introduire leur candidature. La maison de transition de Malines a ensuite rouvert ses portes. Puis, une maison de transition a été créée à Gand, en octobre 2023. À Louvain, un bâtiment est en train d’être transformé en maison de transition, qui ouvrira cet été.
Ouverture au printemps 2025
La quatrième maison de transition du pays sera établie à Hamme, dans la Slangstraat 44. Le bâtiment, dont la commune de Hamme est propriétaire, est actuellement vide. Comme pour la maison de transition de Louvain, la fondation De Kansenfabriek et le groupe Intro se chargeront de l’exploitation dans le cadre d’un partenariat. Leen Muylkens, directrice de De Kansenfabriek, a travaillé comme coordinatrice de la maison de transition de Malines. Le dossier présenté pour Hamme témoigne de la vision, de l’expérience pratique et du sens des réalités nécessaires. Le bâtiment doit encore être rénové et transformé. L’ouverture est prévue pour le printemps 2025. La capacité d’accueil sera de 15 participants.
Sept accompagnateurs de transition et trois coaches de réinsertion seront employés. Une permanence sera assurée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les accompagnateurs de transition seront chargés de superviser le fonctionnement quotidien au sein de la maison de transition et veilleront à ce que les participants assument leurs responsabilités, coopèrent avec les autres et apprennent à vivre de manière indépendante. Les coaches se chargeront de guider et de soutenir le processus individuel de chaque participant dans le cadre du trajet de réinsertion. Ils les aideront à rechercher un emploi, à s’inscrire à des cours de formation ou à les orienter vers des centres et services d’aide existants. Des partenariats sont mis en place avec des professionnels locaux à cette fin.
Réunion d’information
Une réunion d’information pour les riverains de la maison de transition aura lieu en février. Une lettre leur a été envoyée à ce sujet. Le ministre Paul Van Tigchelt est très reconnaissant aux autorités locales de la commune Hamme de contribuer ainsi à une société plus sûre.
Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « L’approche des maisons de transition est un bel exemple de notre politique en matière de détention : une justice proactive visant à prévenir de nouvelles infractions à l’avenir. C’est pourquoi nous mettons en avant une approche humaine en donnant aux détenus toutes les chances de reprendre leur vie en main et de contribuer à la société. Les maisons de transition permettent d’obtenir de vrais résultats en réduisant de manière significative la récidive et en rendant la société plus sûre. »Leen Muylkens, fondatrice de la Fondation De Kansenfabriek et coordinatrice de la maison de transition de Hamme : « La Fondation De Kansenfabriek est fière d’annoncer l’arrivée de sa deuxième maison de transition. Cette fois-ci, nous nous installerons dans la charmante commune de Hamme qui, avec ses 25 000 habitants, n’est pas la plus grande, mais qui sait bien créer de grandes opportunités pour tous ! De Kansenfabriek est extrêmement reconnaissante à Hamme, à la Justice, au groupe Intro et à tous les autres partenaires impliqués d’avoir rendu cela possible. Ensemble, nous construirons une maison de transition solide à Hamme, avec pour objectif une réinsertion réussie des participants dans la société. »