30/01 — L’administration pénitentiaire fait l’acquisition de dix appareils de haute technologie pouvant détecter plus de 150 types de drogues

L’administration pénitentiaire belge fait l’acquisition de dix appareils de détection de drogues de haute technologie pour détecter des traces de drogues dans des pièces et scanner les substances trouvées. Ces appareils peuvent distinguer plus de 150 types de drogues. L’écran des appareils n’indique pas seulement le type de drogue, mais aussi des informations concernant les risques pour la santé et les possibles troubles du comportement liés aux drogues. Ainsi les agents pénitentiaires sauront plus rapidement et mieux comment s’y prendre avec le détenu concerné et les mesures qui doivent être prises. La prison de Gand a pu étrenner le premier exemplaire pour le tester. Ces appareils doivent contribuer à assurer la politique pénitentiaire en matière de drogues et la sécurité au sein de la prison. 

Ce n’est un secret pour personne que la drogue est un problème au sein de la société, mais aussi dans les prisons. Les recherches montrent que la consommation de drogues et la toxicomanie sont disproportionnellement plus fréquentes en prison : quelque 35 % des détenus consomment de la drogue. Lors d’une enquête anonyme menée à la prison de Gand en 2022, quelque 60 % des détenus ont même déclaré avoir déjà consommé de la drogue à l’intérieur des murs de la prison. Il va sans dire que la consommation de drogues est néfaste pour la santé et la réinsertion des détenus. Des études confirment que cela augmente considérablement le risque de récidive. En outre, la consommation de drogue compromet la sécurité du personnel et des autres détenus. Les stupéfiants pénètrent dans les prisons de différentes manières. Cela se produit lors de visites, de congés pénitentiaires ou lorsqu’ils sont jetés par-dessus les murs de la prison sur commande. Bien entendu, le fait d’introduire de la drogue en prison – et depuis récemment, les jets par-dessus les murs – est punissable.

La période de détention est donc l’occasion de s’attaquer à la toxicomanie. En collaboration avec la Santé publique, la Justice déploie des efforts supplémentaires au cours de cette législature en matière d’accompagnement des toxicomanes. Le nombre de prisons disposant d’un programme d’accompagnement en matière de drogue est passé de 3 à 10. Un programme de traitement de la toxicomanie est en place depuis des années, financé par Cellmade, la plateforme d’emploi de l’administration pénitentiaire. Il comprend 4 heures d’accompagnement intensif par personne concernée, en fonction de la demande d’aide ; en groupe ou individuellement. Les trajets sont similaires à ceux d’un accompagnement en soins ambulatoires dans la société libre. Ce programme est actuellement pris en charge par la Santé publique et sera approfondi.

Projet DrugDetect

La lutte contre la drogue dans les prisons s’intensifie aujourd’hui grâce à l’acquisition de 10 appareils de détection de drogue par l’administration pénitentiaire belge. Il s’agit d’appareils de haute technologie capables de distinguer plus de 150 types de drogues différentes. Ils peuvent être utilisés à la fois pour examiner les pièces à la recherche de traces de drogues et pour scanner les substances trouvées afin de déterminer de quel type de drogue il s’agit. Après l’avoir identifié, l’écran affiche immédiatement des informations en langage clair sur les risques aigus pour la santé et les troubles du comportement qui y sont associés. De cette manière, les agents pénitentiaires savent mieux comment réagir face à un détenu sous influence.

Le déploiement d’appareils de détection de drogues permet de mener des actions plus ciblées, comme procéder à une fouille corporelle, informer les autorités judiciaires et demander l’assistance des services médicaux. Cela contribue à la sécurité du personnel et des détenus. Les appareils devraient également permettre de mieux connaître les types de drogues qui circulent, de sorte que la politique pénitentiaire en matière de drogues puisse être adaptée en conséquence et que les détenus reçoivent un accompagnement approprié. En effet, chaque addiction nécessite une approche différente. En outre, grâce à ces nouveaux appareils, les prisons seront moins dépendantes des chiens antidrogues déployés par la police lors d’opérations planifiées.

Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, a visité aujourd’hui la prison de Gand dans le cadre du projet DrugDetect. En effet, depuis la mi-janvier, la prison de Gand a pu étrenner le premier exemplaire pour le tester. Après cette période de test à Gand, d’autres directives seront élaborées sur la manière dont le personnel pénitentiaire doit utiliser l’appareil et des formations sont également prévues. À terme, dix appareils seront disponibles au total pour être utilisés dans toutes les prisons. Le projet est partiellement financé par des fonds européens. La Grèce, les Pays-Bas et l’Espagne ont également rejoint le projet européen DrugDetect.

Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « Les détenus qui souffrent de toxicomanie en prison sont beaucoup plus susceptibles de récidiver après leur libération. En outre, la consommation de drogue nuit à la santé, à la sécurité et à la qualité de vie au sein de la prison. C’est pourquoi nous nous engageons à améliorer la politique pénitentiaire en matière de drogue. La période de détention est l’occasion de mettre fin aux addictions. Cependant, tout commence par la détection des drogues et la connaissance des types de drogues qui y circulent. La prison de Gand a toujours été à l’avant-garde en matière d’accompagnement des toxicomanes et teste actuellement l’appareil. L’objectif est que toutes les prisons puissent utiliser un tel appareil de détection. »

Rudy Van De Voorde, directeur général de l’administration pénitentiaire : « Un système innovant de détection des drogues est nécessaire car les systèmes existants sont insuffisants, à la fois en termes de délai et de nombre de types de drogues pouvant être détectés. Avec un marché de la drogue qui évolue rapidement, l’utilisation croissante de nouvelles drogues, surtout synthétiques, qui sont beaucoup plus dangereuses tant du point de vue de la santé que de la sécurité, il est important de disposer d’un système de détection qui évolue avec cette réalité et que la politique belge en matière de drogues en prison puisse être constamment adaptée à cette réalité. Le système est cofinancé par l’UE. »

Koen Lambrecht, directeur de la prison de Gand : « Nous sommes très satisfaits des outils technologiques qui peuvent nous aider à répertorier et à lutter contre la consommation et le trafic de drogue au sein de la prison. Une détection efficace est la pierre angulaire d’une politique adéquate, tant en ce qui concerne les sanctions que pour l’aide aux toxicomanes. »