01/03 — La cinquième maison de transition du pays ouvrira à Enghien 

Une maison de transition ouvrira à nouveau ses portes dans la commune à facilité d’Enghien dans le Hainaut, et ce, à l’automne 2024. Il s’agit d’une maison de transition à petite échelle destinée aux détenus qui sont presque en fin de peine. Ils y bénéficieront d’un accompagnement intensif devant les préparer à se réinsérer dans notre société. Le Conseil des ministres a approuvé le projet d’une maison de transition de 15 places située sur la Chaussée d’Ath. C’est dans ce même bâtiment qu’un projet pilote s’est déroulé entre 2019 et 2021. Il s’agit de la cinquième maison de transition du pays, après Malines, Gand, Louvain et Hamme, et la toute première en Wallonie.  

Après avoir passé beaucoup de temps en prison, il n’est pas du tout évident pour un détenu de retrouver sa liberté du jour au lendemain. Le fait de devoir à nouveau s’occuper de soi, trouver un logement, postuler ou encore faire des démarches administratives n’est pas facile après une longue période de détention. Par conséquent, le risque de retomber dans ses anciennes habitudes est assez élevé. C’est l’une des raisons pour lesquelles 70 % des détenus se retrouvent à nouveau devant le juge dans les cinq ans qui suivent leur libération. Afin de réduire ce taux de récidive élevé, la Justice s’est engagée à améliorer la réinsertion des détenus dans la société. Car en effet, 99 % des détenus seront libérés un jour. 

Un accompagnement sur mesure grâce à des établissements de petite échelle 

Dans une maison de transition, les détenus accumulent les connaissances nécessaires qui leur permettent de se refaire une place dans la société libre. Ils bénéficient d’un accompagnement intensif et l’accent y est mis sur l’autonomie, le rétablissement et la coopération. Il s’agit d’établissements de petite échelle, ce qui permet d’effectuer un travail sur mesure. Comme les prisons, les maisons de transition sont des établissements fermés. Les détenus ne peuvent donc pas y entrer ou sortir comme bon leur semble. Pour cela, ils ont besoin d’une permission de sortie sur laquelle la destination et l’heure de retour sont strictement fixées. C’est le cas, par exemple, pour aller travailler ou postuler. Il est important de s’intégrer dans le tissu social local pour que la transition vers la vie en société se déroule au mieux. Quant à l’exploitation des maisons de transition, elle est assurée par un partenaire privé. 

Les participants sont sélectionnés en concertation avec les services psychosociaux des prisons concernées et après un entretien. Les candidats doivent être à 18 mois maximum de la possibilité d’octroi d’une libération conditionnelle et doivent être motivés pour achever le projet avec succès. Les détenus condamnés pour des infractions sexuelles ou pour terrorisme n’entrent pas en compte pour passer dans une maison de transition. 

Cinquième maison de transition à Enghien 

À Malines et Enghien, des maisons de transition ont été créées dans le cadre d’un projet pilote entre 2019 et 2021. Après une évaluation positive, l’approche des maisons de transition a été ancrée structurellement dans la loi en 2021. Depuis lors, les exploitants potentiels peuvent soumettre leur candidature. La maison de transition d’Enghien a cessé d’exister parce que l’exploitant de l’époque n’a pas présenté de nouvelle candidature. C’est ce qu’a fait la maison de transition de Malines pour ensuite pouvoir rouvrir ses portes. Entre-temps, 95 détenus y ont déjà réintégré la société sans rechuter dans la criminalité. 

À l’automne 2023, une maison de transition a ouvert à Gand. À Louvain, un bâtiment est actuellement transformé en maison de transition, dont la mise en service en prévue pour l’été 2024. Une maison de transition ouvrira ses portes dans la commune de Hamme, en Flandre-Orientale, au printemps 2025. Le conseil des ministres du vendredi 1er mars 2024 a également approuvé la candidature d’un nouvel exploitant pour une maison de transition à Enghien.  

La maison de transition sera située dans le même bâtiment que lors du projet pilote, sur la Chaussée d’Ath. En ce qui concerne l’exploitation, la Justice s’associera à la société privée Serco, qui louera le bâtiment à un propriétaire privé. La mise en service est prévue pour l’automne 2024. Compte tenu de son passé, l’aménagement du bâtiment est déjà adapté à une maison de transition. Seuls des travaux de rafraîchissement sont nécessaires. La capacité d’accueil sera de 15 participants.  

Six coachs de vie et trois coachs de force seront employés. Les coachs de vie s’occupent de l’accompagnement du fonctionnement quotidien au sein de la maison de transition, dans laquelle chaque participant doit prendre des responsabilités, coopérer avec les autres et apprendre à être autonome. Les coachs de force guident et soutiennent le processus de réinsertion individuel. Ils aident les participants à rechercher un emploi, à s’inscrire à des cours de formation ou à trouver leur chemin vers l’aide et les services existants. Une permanence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est assurée.

Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « L’approche des maisons de transition est un bel exemple de notre politique en matière de détention : une justice proactive visant à prévenir de nouvelles infractions à l’avenir. C’est pourquoi nous mettons en avant une approche humaine en donnant aux détenus les chances de reprendre leur vie en main et de contribuer à la société. Les maisons de transition permettent d’obtenir de vrais résultats en réduisant de manière significative la récidive et en rendant la société plus sûre. Je suis très reconnaissant à l’administration communale d’Enghien ainsi qu’aux collaborateurs de Serco d’avoir accepté de s’engager à mes côtés dans ce projet. Ensemble, nous renforçons la sécurité de notre société. » 

Olivier Saint-Amand, bourgmestre d’Enghien : « Pendant deux ans, l’expérience pilote de la maison de transition d’Enghien a fait ses preuves dans notre commune. Les contacts et collaborations avec différents partenaires locaux ont permis une réinsertion progressive des détenus dans la vie économique et sociale. La Police locale a tiré un bilan positif de cette expérience qui n’a pas nécessité la mobilisation de ses services pour des mesures d’ordre. La Ville d’Enghien se réjouit dès lors d’une reprise prochaine de ce projet pertinent du Gouvernement fédéral qui favorise la réinsertion et limite les risques de récidive pour ses participants. » 

Gaëtan Desclée, Directeur Général de Serco en Europe de Serco: « Nous sommes ravis d’être retenus pour l’ouverture de notre première maison de transition, marquant ainsi notre engagement envers les efforts de réinsertion bénéfiques pour la société dans son ensemble. Avec une solide expérience dans le domaine de l’intégration en Europe et dans le monde, nous aspirons à voir ces initiatives se multiplier à l’avenir pour soulager les prisons et réduire la récidive, tout en ayant un impact positif sur la société. Notre approche, empreinte d’empathie au sein d’une petite structure à taille humaine, contribuera considérablement à aider nos résidents à trouver du travail tout en renforçant la cohésion familiale et sociale. »