Les prisons recrutent des psychologues cliniciens et des orthopédagogues

Notre pays passe de 3 à 10 prisons offrant une aide aux toxicomanes 

La Santé publique et la Justice luttent contre la toxicomanie dans les prisons. Le nombre de prisons disposant de programmes professionnels de traitement de la toxicomanie passera de 3 à 10. En outre, la Santé publique recrute 14 psychologues cliniciens ou orthopédagogues supplémentaires pour dispenser des soins de santé mentale, en mettant particulièrement l’accent sur les problèmes de toxicomanie. Ces postes vacants ont été publiés récemment. 

Ce n’est un secret pour personne que la drogue est un problème dans les prisons. La consommation de drogues et la dépendance sont plus fréquentes en prison que dans la société libre. En outre, elles augmentent la probabilité de récidive après la libération. La période de détention est donc l’occasion de s’attaquer au problème de la drogue. Dans un certain nombre de prisons, des projets spécifiques à petite échelle ont déjà été lancés de leur propre initiative, financés par les recettes de Cellmade, la plateforme d’emploi pour les détenus. 

Les soins de santé pénitentiaires seront à terme transférés au SPF Santé publique. En 2017, des projets pilotes ont déjà démarré dans les prisons de Hasselt, Lantin et Saint-Gilles, financés par le SPF Santé publique. Ces projets pilotes ont fait l’objet d’un suivi scientifique par une équipe de recherche de l’UGent et de l’INCC, ce qui a donné lieu à un rapport contenant des recommandations politiques. Sur la base de ce rapport, il a été décidé de porter à 10 le nombre de prisons qui proposeront de tels projets. Plus précisément, il s’agit d’étendre le projet aux prisons de Haren, Termonde, Gand, Leuven-Centraal, Anvers, Leuze, Jamioulx et Andenne. La prison de Saint-Gilles ne restant ouverte que temporairement, le projet y sera interrompu dès que les derniers détenus auront été transférés à Haren. 

Ce mélange de différents types de prisons a été choisi afin d’étendre le projet à toutes les prisons dans un deuxième temps. Le 13 mars, le SPF Santé publique a transmis aux secteurs concernés les informations nécessaires à l’introduction des projets. Ceux-ci peuvent encore être introduits jusqu’au 5 mai 2023. 14 psychologues cliniciens ou orthopédagogues supplémentaires seront recrutés pour renforcer ce cadre professionnel. Chaque prison ayant un projet drogue recevra au moins 1 psychologue ou orthopédagogue supplémentaire pour suivre au quotidien les problèmes de dépendance, examiner les détenus avant qu’ils n’entrent dans un programme de traitement de la toxicomanie, faire remonter l’information au personnel médical de la prison, soutenir les prestataires de soins et les autres membres du personnel pénitentiaire impliqués, aider à résoudre les situations de crise, et plus encore. Les postes vacants ont déjà été publiés. Les candidats peuvent encore postuler jusqu’au 7 avril. Plus d’informations sur le site https://justice.belgium.be/fr/jobs/offres_demploi.  

Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice : « Nous devons veiller à ce que les détenus soient accompagnés dès le premier jour de leur détention pour reprendre leur vie en main et se remettre sur les rails. Les programmes de traitement de la toxicomanie comme celui-ci sont cruciaux quand on sait qu’un détenu sur trois lutte contre la toxicomanie. Je remercie mon collègue Vandenbroucke pour les investissements de la Santé publique dans ce domaine. Car investir dans les détenus, c’est investir dans notre sécurité à tous. » Frank Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique : « Même en prison, nous voulons traiter les personnes souffrant de problèmes de dépendance. Nos soins ne doivent pas s’arrêter aux murs de la prison. Nos projets pilotes montrent que les détenus en tirent profit. Nous voulons éviter qu’un détenu ne redéveloppe le même problème à sa sortie de prison. C’est dans l’intérêt des (anciens) détenus, mais aussi de la société. Les drogues entraînent souvent des comportements violents ou des problèmes psychologiques et sont à l’origine d’une grande partie de la criminalité dans notre société. Il est donc important que ces projets pilotes soient étendus de trois à dix prisons et qu’ils soient également ancrés structurellement. En outre, un problème de drogue fait souvent partie d’un problème psychologique sous-jacent ; c’est pourquoi nous investissons également dans un soutien supplémentaire avec un psychologue et/ou un orthopédagogue dans les dix prisons. De cette manière, nous espérons offrir des soins appropriés, à l’intérieur des murs de la prison également. »