Le secteur maritime lutte contre le narcoterrorisme en collaboration avec la Belgique et les Pays-Bas

Les Pays-Bas et la Belgique s’associent à cinq grandes compagnies maritimes actives dans les ports de Rotterdam et d’Anvers pour lutter contre le crime organisé. Ces différents acteurs ont acté cette décision dans une déclaration commune signée aujourd’hui lors de la conférence organisée à Anvers sous le thème « Travailler ensemble afin d’assurer une plus grande sécurité dans les ports et de les préserver au mieux d’activités illicites ». Les grands axes en sont l’utilisation de conteneurs et de scellés de conteneurs intelligents, la mise en œuvre d’une politique stricte en matière de ressources humaines, l’échange mutuel d’informations et l’introduction des normes de sécurité internationales plus élevées.

Les ports et le secteur maritime sont le moteur de la prospérité d’un pays. La multiplicité des activités, le transit de millions de conteneurs, les dizaines de milliers de personnes employées et leur caractère transfrontalier les rendent vulnérables aux infiltrations et aux abus de la mafia de la drogue. Cette vulnérabilité est exploitée pour faciliter le trafic de drogue à grande échelle. L’impact négatif sur la sécurité sociale, l’économie et la santé publique est énorme. Il s’agit d’un problème transfrontalier qui nécessite une approche commune, non seulement entre les pays, mais aussi entre les secteurs public et privé.

Les problèmes rencontrés par les ports belges et néerlandais sont clairement liés. C’est pourquoi des mesures transfrontalières ciblées sont mises en œuvre conjointement depuis un certain temps, afin de réduire les chances de réussite des organisations criminelles et d’augmenter le risque d’être pris et d’être sanctionné. Si les compagnies maritimes sont victimes du trafic international de drogue, elles peuvent également jouer un rôle important dans la lutte contre les abus et les actions d’intimidation dans la chaîne d’approvisionnement. Il est aussi essentiel que nos ports collaborent avec les instances chargées de faire respecter la loi pour remédier aux défaillances en matière de sécurité qui perturbent les services de transport maritime. En devenant plus sûrs, les ports resteront des portes d’entrée commerciales compétitives pour l’Europe et garderont leur attrait pour les compagnies maritimes de transport de fret.

Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie avec la signature de la « Declaration on the fight against cross-border organised drug crime”, dans le cadre de la conférence « Travailler ensemble afin d’assurer une plus grande sécurité dans les ports et de les préserver au mieux d’activités illicites » organisée à Anvers. Ces leaders de l’industrie du transport maritime ont déjà réalisé d’importants investissements dans la sécurité, et un travail approfondi a déjà été effectué dans le domaine des technologies innovantes pour décourager le crime organisé. Ce faisant, les signataires de cette déclaration constituent un exemple à suivre pour le reste du secteur maritime.

Les lignes de force de la déclaration

Les partenaires s’engagent notamment à étudier comment et où ils peuvent accélérer progressivement l’introduction d’un système de conteneurs et de scellés de conteneurs intelligents ainsi que d’autres applications technologiques, en concentrant leurs efforts sur les cargaisons à haut risque dans un premier temps. Ces outils numériques doivent assurer l’enregistrement automatique de toutes les activités liées au conteneur, de l’embarquement à l’arrivée à sa destination finale. Ainsi, personne ne pourra ouvrir ou déplacer un conteneur sans qu’une telle action puisse échapper au système de contrôle. Parallèlement, des recherches sont menées pour déterminer comment mieux protéger les informations sur les conteneurs, de sorte que seules les personnes dont l’intervention est strictement nécessaire y aient accès. Il pourra également être fait appel aux droits numériques et/ou à la biométrie pour libérer les conteneurs en toute sécurité ou les crypter numériquement.

Les compagnies maritimes s’engagent également à préserver en permanence la capacité de résistance aux pressions et l’intégrité de leur personnel en assurant des contrôles stricts dans leur politique de recrutement et de ressources humaines. Cette démarche est soutenue par les gouvernements néerlandais et belge. Il s’agit notamment d’élaborer un code de conduite, afin que l’on sache clairement quels cas ne seront pas tolérés et qui est autorisé à se rendre dans quels endroits. En effet, un code de conduite précis permet d’identifier plus rapidement les cas suspects et certaines des plus grandes compagnies maritimes en sont déjà dotées. Les partenaires examinent également comment ils peuvent mettre au point de meilleurs systèmes de dépistage pour interdire d’accès les personnes susceptibles d’avoir des liens avec des organisations criminelles. Il a aussi été convenu d’organiser plus de formations afin que le personnel apprenne à mieux reconnaître les comportements et les conteneurs suspects. De plus, les signataires coopéreront davantage pour développer le partage d’informations, entre eux et avec les autorités publiques compétentes, sur les cas suspects, les modes opératoires des organisations criminelles et les risques dans les pays d’origine et de transit.

En outre, la coopération sera renforcée dans le domaine de l’échange d’informations, car les compagnies maritimes ont une grande connaissance des risques logistiques dans les ports du monde entier. Le partage d’informations à ce sujet est particulièrement important lorsqu’il s’agit de pays dits sources et de transit, qui se situent souvent en Amérique latine.

Pour s’assurer que les pays d’origine et de transit adoptent les mêmes normes de sécurité pour le transport maritime, les deux pays porteront ce point à l’attention de l’Organisation maritime internationale. Ils souhaitent en outre étendre l’application du code ISPS à la lutte contre le crime organisé.

Un engagement largement soutenu

La « Declaration on the fight against cross-border organised drug crime » a été signée par les ministres néerlandais Yeşilgöz-Zegerius, Harbers et la secrétaire d’État De Vries, le Premier ministre belge De Croo, les vice-Premiers ministres Van Peteghem, Van Quickenborne et la ministre Verlinden, les maires Aboutaleb de Rotterdam et De Wever d’Anvers, ainsi que les directeurs de cinq grandes compagnies maritimes MSC, Maersk, CMA CGM, Hapag Lloyd et Seatrade.