Maison de détention sur le site d’un ancien centre de soins résidentiels à Olen

Une maison de détention sera installée sur le site Sterrenwijzer, un ancien centre de soins résidentiels, dans la commune d’Olen. Les condamnés de la région y purgeront leur peine, en se concentrant, dès le premier jour, sur leur autonomie et leur réinsertion dans la société. Le bâtiment sera d’abord entièrement rénové et adapté. Une soirée d’information pour les riverains aura lieu le 17 janvier. 

Depuis le 1er septembre 2022, les courtes peines de prison sont de nouveau exécutées de manière progressive, afin de mettre fin au cercle vicieux de l’impunité, de la récidive et de la surpopulation carcérale. L’exécution de ces courtes peines doit se faire, entre autres, dans les nouvelles maisons de détention. Il s’agit de petits établissements pénitentiaires fermés pouvant accueillir jusqu’à 60 personnes, qui ont encouru une peine de prison de moins de trois ans. Contrairement à une prison traditionnelle, l’accent est mis au maximum sur l’autonomie, la responsabilité et la recherche et la mise à profit de perspectives d’avenir.

Les délinquants sexuels et les personnes suspectée d’activités terroristes n’y ont pas accès. Ceux qui y purgent leur peine doivent présenter un faible risque pour la sécurité et être clairement motivés pour travailler à leur réinsertion dans la société. Les occupants de la maison de détention sont censés s’occuper de toutes les tâches ménagères telles que la cuisine, le nettoyage, la lessive, l’entretien du jardin, etc. Ils sont également censés participer à des activités de groupe : ateliers ou sport par exemple. Les accompagnateurs de détention aident à établir un plan de détention et à rechercher une formation, des cours, un emploi ou un lieu de résidence fixe après la période de détention. Dès le premier jour, nous travaillons à un retour réussi et durable dans la société. Ainsi, ils peuvent remettre leur vie sur les rails, se rendre utiles et se sentir utiles.

L’exemple de Courtrai

La première maison de détention du pays a été créée à Courtrai, également dans un ancien centre de soins résidentiels. Elle a commencé son fonctionnement en septembre 2022 avec un premier groupe de résidents. Entre-temps, cinq personnes ont déjà été autorisées à quitter la maison de détention après s’être ressaisies. Elles ont trouvé du travail en postulant depuis la maison de détention et ont également trouvé une résidence permanente. 

Depuis la maison de détention à Courtrai, des partenariats sont noués avec des entreprises et des organisations du quartier. Par exemple, les résidents ont déjà préparé des crêpes pour la maison de quartier, aidé à déménager un centre d’accompagnement et, en coopération avec le CAW, rédigé un livre pratique pour les enfants de familles défavorisées. En d’autres termes, l’accent est mis sur les services pour le quartier et la stimulation de l’implication sociale des résidents. Parallèlement, un partenariat a été conclu avec l’école supérieure VIVES. Au cours des premiers mois, les procédures internes et les critères de sélection ont été analysés et ajustés si nécessaire. Une expertise pertinente a déjà été acquise à Courtrai pour le développement ultérieur des maisons de détention. 

Nouvelle maison de détention à Olen 

Des maisons de détention sont prévues à Berkendael, Ninove et Zelzate. Il y aura également une maison de détention dans la commune d’Olen, la première dans la province d’Anvers. À cette fin, la Régie des Bâtiments achètera le site de l’ancien centre de soins résidentiels (Sterrenwijzer 7-11) au propriétaire privé. Grâce à son aménagement et ses nombreuses pièces, le bâtiment convient parfaitement comme maison de détention. Cependant, certaines adaptations et travaux de rénovation devront être effectués à l’infrastructure et à l’intérieur du bâtiment.

Dans la maison de détention, les résidents pourront se déplacer plus librement que dans une prison classique. Quitter la maison de détention n’est possible que dans des conditions strictes, via des permissions de sortie. Chaque permission fera l’objet d’un examen approfondi préalable. La maison de détention sera dotée d’une direction et d’une administration, d’assistants sociaux, d’un psychologue et d’accompagnateurs de détention.

Soirée d’information 

Une soirée d’information pour les riverains aura lieu le 17 janvier 2023 de 19h30 à 21h, au centre de services locaux Komie Geire à Olen. Les intervenants sont le directeur de prison Serge Rooman, un ancien détenu et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, qui participera par voie numérique. La séance d’information sera suivie d’une session de questions et réponses. Les personnes qui souhaitent y assister sont priées de le faire savoir via olen@detentiehuis.be. Les riverains peuvent également envoyer leurs questions sur le centre de détention à la même adresse e-mail.

Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice : “La justice a pris une nouvelle direction en matière de détention. Nous mettons tout en œuvre pour offrir un emploi du temps constructif et préparer au mieux les personnes à leur libération. C’est indispensable si nous voulons éviter des prisons surpeuplées et des taux de récidive élevés. Les maisons de détention sont l’environnement idéal pour travailler à ce retour dans la société. Après quelques mois seulement, nous voyons déjà des résultats, comme le prouve la maison de détention de Courtrai. Je suis convaincu qu’il en sera de même à Olen.”  

Mathieu Michel, Secrétaire d’État chargé de la Régie des bâtiments : « La prison n’est pas la peine, elle est le lieu où s’exécute celle-ci et l’architecture de ce lieu doit contribuer à lui donner du sens. Il est importe donc de proposer d’autres formes de détention telles que celles prévues dans les maisons de détention. Ce type d’établissement carcéral permet aux détenus de bénéficier d’un accompagnement sur mesure et ce, dès le premier jour afin de préparer au mieux leur réinsertion et de limiter le risque de récidive.  Les équipes de la Régie des bâtiments jouent un rôle essentiel dans la recherche, la construction et la rénovation de maisons de détention et elles ne ménagent pas leurs efforts pour y garantir une intégration harmonieuse des infrastructures. »