Anvers disposera également d’une maison de détention

Après Genk et Courtrai, Anvers sera la troisième ville à accueillir une maison de détention. Il s’agit d’un établissement de petite taille où les personnes condamnées à de courtes peines de la région purgent leur peine de prison. En effet, le ministre Van Quickenborne fait à nouveau exécuter les courtes peines d’emprisonnement qui, à terme, seront en grande partie purgées dans des maisons de détention, où l’accent est mis sur l’autonomie, la responsabilisation et la réussite de la réinsertion dans la société. Le bâtiment sera construit avec des unités préfabriquées sur le site de Digipolis situé Generaal Armstrongweg. Son ouverture est prévue après l’été 2024. 

Depuis les années ‘70, les courtes peines ne sont jamais exécutées dans notre pays. En effet, jusqu’il y a peu, les peines inférieures à 3 ans n’étaient pas purgées ou étaient converties en surveillance électronique. Cette mesure censée alléger la pression sur les prisons confrontées à une surpopulation chronique, a eu pour conséquence que des délinquants débutants se sont crus intouchables. Ces peines n’étant pas purgées, ceux-ci continuaient à accumuler des peines de prison non exécutées, jusqu’à ce qu’ils doivent subitement passer des années en prison lorsque la limite des trois ans était dépassée. La mesure a également eu des effets secondaires : les magistrats prononçaient des peines de prison plus sévères ou recourraient plus rapidement à la détention provisoire. Paradoxalement, le fait de ne pas mettre en œuvre les courtes peines a entraîné une augmentation de la surpopulation dans les prisons et de la récidive. Le ministre Van Quickenborne veut briser ce cercle vicieux en faisant exécuter systématiquement les courtes peines. C’est le cas depuis le 1er septembre 2022, pour les peines comprises entre 2 et 3 ans et depuis le 1er septembre 2023, pour les peines comprises entre 6 mois et 2 ans.  

L’exécution des courtes peines devra principalement avoir lieu dans des maisons de détention. Ces établissements fermés constituent un nouveau concept instauré depuis cette législature. Dans les maisons de détention, les condamnés ont la possibilité de participer à des activités utiles, de reprendre leur vie en main et de se préparer au mieux à leur libération, sans retomber dans la criminalité. Seules les personnes condamnées à une peine de moins de trois ans de prison, présentant un profil à faible risque et motivées pour reprendre leur vie en mains sont autorisées à y séjourner. Les individus condamnés pour terrorisme ou des délits sexuels ne sont pas éligibles. De plus, les résidents qui s’y comportent mal devront retourner dans une prison ordinaire.  

Pas question d’en sortir ni d’y entrer à sa guise 

Bien que l’on ne puisse pas entrer ou sortir comme l’on veut d’une maison de détention, son régime est bien plus axé sur la responsabilisation et la réinsertion que dans une prison traditionnelle. L’accent est mis sur l’autonomie, l’apprentissage de la vie en commun, avoir une structure quotidienne, le suivi de formations, la recherche d’un emploi et la recherche d’un logement. Plus question de parler de détenus, en effet les personnes en séjour dans une maison de détention sont appelées des résidents. Les résidents assurent eux-mêmes, ensemble, les tâches ménagères telles que la cuisine, le nettoyage et la lessive. Les accompagnateurs de détention les aident à remettre leur vie sur les rails. Dès le premier jour, ils sont préparés à une vie sans rechute dans la délinquance. Le staff se constitue d’une direction et d’une équipe administrative, d’assistants sociaux, de psychologues et d’accompagnateurs de détention. 

Entre-temps deux maisons de détention ont déjà ouvert leurs portes : à Courtrai et à Forest. Au total, 75 résidents ont déjà été placés à Courtrai, dont 45 ont depuis été autorisés à quitter la maison de détention. La plupart d’entre eux ont quitté la maison de détention après avoir trouvé un emploi et un nouveau logement. Ils ont déclaré que le travail leur avait permis de retrouver une structure et une estime de soi. Une étude a également démontré que la maison de détention ne causait aucune nuisance au voisinage.  

De plus, l’ouverture d’autres maisons de détention à Olen, Zelzate, Ninove et Genk figure également sur le planning. En accord avec la ville, il y aura également une maison de détention à Anvers, sur le terrain de stationnement du site Digipolis, situé sur la Generaal Armstrongweg. Le projet sera réalisé par la mise en œuvre d’unités préfabriquées et offrira une capacité de 40 places. Son ouverture est prévue après l’été 2024. 

Moment d’information 

Une réunion d’information, destinée aux habitants du quartier, se tiendra le 4 octobre à 19 heures dans le centre de rencontre Nova situé au n° 105 de la Schijfstraat à Anvers. Les habitants du quartier ont reçu par courrier une brochure sur la maison de détention et une invitation dans leur boîte aux lettres. La séance d’information sera suivie d’une session de questions et réponses.  Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice : « Dans les maisons de détention, les personnes condamnées peuvent occuper leurs journées de manière sensée, reprendre leur vie en main et préparer au mieux leur libération, sans retomber dans la délinquance. Une année après la mise en service de la maison de détention à Courtrai, l’on constate qu’il est essentiel de trouver un emploi et ainsi de susciter le sens des responsabilités. Après Courtrai, Forest, Olen, Zelzate, Ninove et Genk, je suis ravi de pouvoir annoncer Anvers comme nouveau lieu pour l’implantation d’une maison de détention. Anvers est la troisième ville à franchir le pas. Je tiens à remercier l’administration de la ville, qui collabore dans ce dossier, pour son attitude constructive. De plus, nous communiquerons les noms d’autres sites dans les mois à venir. Ces nouvelles maisons de détention seront construites avec des unités préfabriquées afin que le déploiement du réseau de maisons de détention puisse se faire rapidement et efficacement. La pratique a montré qu’il n’est pas évident de trouver suffisamment de locaux prêts à l’emploi et des administrations communales disposées à assumer leurs responsabilités. La construction modulaire permet un plus grand nombre d’options. »