720.000 euros provenant du travail effectué dans les prisons permettent la réalisation de près d’une centaine de projets bien-être pour les détenus

Cellmade, ce n’est pas uniquement du travail : cela permet aux détenus de devenir de meilleures personnes

Le travail, la détente et l’épanouissement dans les prisons sont essentiels pour garantir un retour réussi dans la société et prévenir la récidive. Cette année, 720 000 euros seront investis dans une centaine de projets d’aide sociale menés dans les 35 prisons de notre pays. « Il s’agit de sport, de culture, de programmes d’accompagnement de prévention de la toxicomanie, de séances pour la santé mentale, de culture de potagers et de bien plus encore. Cela ne coûte rien à la société, car grâce à la plateforme de mise au travail Cellmade, les détenus eux-mêmes en assurent le financement », déclare le vice-Premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. Nous prendrons comme exemple les prisons de Leuven Central et de Leuze-en-Hainaut. À Louvain, des projets tels que la culture de potager et des ateliers de cuisine débuteront après la transformation du préau en béton en un jardin thérapeutique. À Leuze-en-Hainaut, il y aura entre autres un tournoi sportif.

Le séjour en prison est une mesure radicale mais il doit avant tout avoir un sens. En effet, 99% des détenus seront libérés un jour. Une peine de prison doit prévenir le risque de récidive et de rendre les détenus de meilleures personnes.  Restaurer leur estime de soi et leur faire prendre conscience qu’ils ont de la valeur sont les conditions indispensables à une réinsertion réussie dans la société. Les détenus doivent donc pouvoir se développer, entretenir leurs compétences et (re)découvrir leurs centres d’intérêt. Rendre les gens meilleurs et ne pas les punir simplement pour les punir : tel est le point de départ de la politique de détention menée par le vice-Premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. 

Cellmade

La plateforme de mise au travail de l’administration pénitentiaire, Cellmade, constitue un pilier important de cette détention qui doit faire sens. Grâce à elle, quarante pour cent des détenus dans notre pays travaillent et gagnent de l’argent de poche. Travailler, et donc aussi se former, leur donne l’occasion d’acquérir une discipline de vie, de développer une expérience professionnelle et d’indemniser les victimes. Cette démarche augmente leurs chances de retrouver, à terme, leur place dans la société. De nombreuses entreprises ont déjà fait appel aux services de Cellmade.

Les activités sont des plus variées, allant de la menuiserie au travail des métaux en passant par l’assemblage, l’emballage de produits, la reliure de livres, l’entretien des vélos, le travail d’impression et de numérisation de documents, la fabrication de fromage ou encore dans les projets futurs la torréfaction de café. Chacun a ses propres talents et compétences qu’il doit conserver.

720.000 euros approuvés pour des projets d’aide sociale

Cellmade s’associe à des centaines de projets bien-être de différentes envergures dans nos prisons. Ce sont de fait les recettes de Cellmade qui seront utilisées pour réaliser ces projets. De cette manière, les détenus contribuent à leur propre bien-être et, en plus de leur argent de poche, ils se voient récompensés pour leur travail.

Ainsi, cette année, un montant de 720.000 euros provenant des recettes de Cellmade, sera investi daprès d’une centaine de projets en milieu carcéral, dont 44 en Wallonie, 42 en Flandre et 11 dans la Région de Bruxelles-Capitale. Les projets dans le domaine du sport, de la culture, du jardinage, de la santé mentale et du traitement de la toxicomanie sont principalement mis en place à la demande des détenus eux-mêmes. Ces quelques cent projets ont été approuvés par le Comité de gestion de la Régie du Travail pénitentiaire.

Culture potagère à Leuven Centraal  

400 détenus purgent actuellement leur peine dans la prison de Leuven Centraal. Les quatre projets demandés ont été approuvés, notamment la culture potagère, les ateliers de cuisine et un programme de prévention des rechutes en matière de toxicomanie. « Nous essayons de reproduire le plus fidèlement possible la vie en société telle qu’elle existe en dehors des murs de la prison. Beaucoup de nos détenus purgent des peines de plus de 10 ans. Lorsqu’ils sont libérés, ils doivent être prêts et avoir un bagage suffisant. Cet objectif n’est possible que par le biais d’une détention qui fait sens. Sinon, l’incarcération n’a aucune finalité », explique Myriam Coucke, directrice de la prison de Leuven Centraal. Les nombreux projets approuvés ne sont pas un fait nouveau. En 2018, cette prison a commencé à démolir un des préaux en béton pour y créer un jardin en collaboration avec l’asbl Terra Therapeutica et un étudiant en green management de la haute école PXL de Hasselt, sous la supervision de l’organe de concertation des détenus.

Cette initiative a donné lieu à une récompense, puisque le Leuven Centraal s’est vu décerner un prix, le European Award for Ecological Gardering. Dix prisonniers ont travaillé à temps plein, pendant quatre mois, pour mettre en place ce jardin. Des arbres et des parterres de fleurs ont été plantés, et des bordures d’herbe et des allées en dolomite ont été aménagés. « Désormais, la promenade n’a plus lieu dans un préau lugubre en béton mais dans un jardin thérapeutique. Les détenus veulent à présent se lancer dans la culture potagère et cuisiner le fruit des récoltes. C’est pourquoi nous avons introduit une demande de financement auprès de Cellmade pour acheter du matériel, des semences et des engrais, mais également pour organiser des ateliers de cuisine. Plus tard, nous voulons mettre en place un projet de ruche d’abeilles pour obtenir du miel dans le jardin », poursuit la directrice de la prison, Myriam Coucke. Pendant deux ans, des projets de ce type ont été très difficiles à mener à bien en raison des mesures contre le covid dans les prisons. « Ainsi, nous avons également depuis de nombreuses années, une compagnie de théâtre et une chorale sous la direction d’un chef d’orchestre de la Monnaie. Heureusement, toutes ces activités peuvent redémarrer. De tels projets font vraiment la différence », déclare Myriam Coucke de la prison de Leuven Centraal.

Tournoi sportif et horticulture à Leuze-en-Hainaut

La prison de Leuze dispose de grands hangars modernes où les détenus travaillent en fonction de leurs capacités. « L’une de nos activités, par exemple, est l’emballage de tapis de voiture.  Cellmade s’occupe de la prospection auprès des entreprises et des contacts avec les clients externes. Leur expertise est très utile car elle nous ouvre des portes et nous permet de répartir le travail de manière appropriée entre les détenus des différentes prisons », explique le directeur Ludovic Demaeseneire.

« Grâce à ce travail, les détenus bénéficient d’une détention beaucoup plus dynamique et active. Il leur permet de trouver un rythme proche du monde extérieur. De plus, cela s’avère utile notamment pour indemniser les victimes », poursuit M. Demaeseneire. « Nous finançons des projets bien-être et des formations qualifiantes grâce aux recettes de Cellmade. Nous avons déjà organisé, entre autres, des cours de formation en horticulture et en cuisine. Parmi la nouvelle série de projets bien-être, nos propositions d’organiser un tournoi sportif, de l’achat de matériel horticole et d’un baby-foot ont été approuvées », déclare le directeur de la prison de Leuze-en-Hainaut, Ludovic Demaeseneire.

Vous voulez vous engager dans une collaboration avec Cellmade et soutenir ainsi une détention qui fait sens ?  Pour en savoir plus, consultez le site www.cellmade.be. Des ateliers seront également mis en place dans les nouvelles prisons de Haren et de Termonde, créant ainsi une capacité supplémentaire.

Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Justice : « Depuis très longtemps, l’ensemble des prisons font de leur mieux pour proposer une détention qui fait sens. Il est bon que l’intervention financière de Cellmade leur permette de se diversifier chaque année, de répondre aux besoins et d’évoluer avec son temps. Avec le bagage qu’ils acquièrent grâce à Cellmade et aux projets bien-être, nous préparons les détenus pour le jour où ils seront libérés. De cette manière, nous prévenons la récidive et la pression sur les prisons surpeuplées diminue. »

Rudy Van De Voorde, directeur général des établissements pénitentiaires : « Travailler en prison, en générant des moyens financiers qui sont ensuite utilisés dans des projets qui permettent aux détenus d’acquérir des compétences et les préparer à la réinsertion dans la société, constitue souvent une première étape dans ce que nous appelons communément le travail de réparation. Les détenus ne sont donc pas seulement les bénéficiaires de l’accompagnement, mais ils en réalisent eux-mêmes les bases. C’est également tout bénéfice pour la sécurité de la société. Cela fait évoluer le séjour en prison d’une forme passive de « doing time » à une forme active de « using time ». Cela donne également du sens à la peine de prison. »

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