Nouvelle Team Transit ouest-flandrienne à la police pour lutter contre les réseaux de trafic d’êtres humains

Le vice-Premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne et la police judiciaire fédérale utilisent une nouvelle arme dans la lutte contre les organisations criminelles de traite des êtres humains. La nouvelle Team Transit de la police judiciaire fédérale se concentrera sur l’identification et la traque des réseaux criminels de traite d’êtres humains. 

Les passeurs utilisent de plus en plus des « small boats » pour amener les migrants au Royaume-Uni. C’était une nouvelle fois le cas hier à Zeebrugge où 24 migrants ont été secourus en mer du Nord. Depuis 2019, le nombre de constats a plus que quadruplé. Au mois de septembre, 8.000 migrants sont partis sur des petites embarcations depuis la France et la Belgique.  

Dans notre pays, la plupart des migrants sont arrêtés en Flandre occidentale. 45% des interceptions réalisées en septembre ont été menées par la Police de la navigation. Depuis juin 2021, des actions policières ont lieu pour intercepter les personnes et les embarcations avant la montée à bord. Raison pour laquelle des contrôles sont effectués le long des autoroutes, des voies d’accès, dans les dunes et en mer.  

Dans ce cadre, la police et la Justice se concentrent sur l’identification et le démantèlement des réseaux criminels de trafiquants d’êtres humains. Les victimes sont auditionnées, les téléphones portables sont analysés et un maximum de preuves sont recueillies contre les trafiquants pour permettre aux enquêteurs spécialisés de se mettre au travail.    

Nouvelle Team Transit 

Depuis aujourd’hui, une Team Transit (Transmigration Intelligence Team), spécialisée dans l’identification des réseaux criminels qui se cachent derrière le trafic d’êtres humains, est active au sein de la Police judiciaire fédérale de Flandre occidentale. 

Lorsque des migrants sont découverts en Flandre occidentale et qu’il y a suspicion de trafic et/ou de traite d’êtres humains, la police procède systématiquement à la lecture des téléphones portables des victimes. Les victimes se voient immédiatement restituer leur téléphone qui est souvent leur seul moyen de communiquer avec leur famille. La Team Transit analyse les données provenant des différents téléphones portables afin d’identifier le réseau criminel des trafiquants d’êtres humains.  

Des enquêteurs, des analystes stratégiques et des analystes criminels travaillent au sein de cette Team. Le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi, soutient la Team Transit en la renforçant par la présence d’un collaborateur de l’Office des étrangers. La coopération internationale est capitale dans ce type d’affaires. C’est pourquoi la Team est également renforcée par un expert d’Europol qui sera responsable de l’échange international de données. Au total, 8 personnes y travailleront. Ce nombre pourrait être augmenté par la suite.  

Différents services de la police collaborent dans le cadre de ce projet pilote. Dans une première phase, la Police de la navigation y participe. Après évaluation, l’objectif est que l’ensemble des zones de police, la police routière et la police ferroviaire en fassent de même. Plus les services seront nombreux à collaborer avec la Team Transit, plus le tableau sera précis et plus les chances d’identification seront grandes.  

Les organisations criminelles qui se cachent derrière la traite et le trafic d’êtres humains ne s’embarrassent pas des frontières nationales. Dès lors, la Team Transit se verra renforcée par un expert d’Europol qui sera responsable de l’échange international d’informations.  

Cet été, le vice-Premier ministre et ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, était en visite chez Catherine De Bolle, la directrice exécutive d’Europol. La lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants était alors une priorité de premier plan. La présence d’un expert d’Europol au sein de la Team Transit confirme le rôle de premier plan que notre pays entend continuer à jouer dans la lutte contre le trafic d’êtres humains. 

La Team Transit travaillera en étroite collaboration avec le magistrat de référence local, Frank Demeester, et la magistrate du parquet fédéral, Ann Lukowiak, ainsi qu’avec plusieurs services fédéraux, tels que la cellule trafic d’êtres humains de la direction centrale DJSOC de la police fédérale, afin d’assurer la coordination au niveau national et international.   

En Flandre occidentale, les passeurs comparaissent devant une chambre spécialisée dans la traite et le trafic d’êtres humains qui traite tous les dossiers pour l’ensemble de la province.  En juin, le tribunal pénal de Bruges a condamné trois chefs d’un réseau iranien de traite des êtres humains à 12 ans de prison. Cette chambre statuera encore cette année dans le procès de la tragédie d’Essex, où 39 migrants vietnamiens ont trouvé la mort dans un transport frigorifique en 2019. Cette affaire a été introduite hier.    

Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Justice : « Souvent, lorsque des victimes de la traite d’êtres humains sont découvertes, leur GSM n’est pas analysé alors qu’il s’agit d’une source d’information précieuse. Grâce aux données enregistrées sur le téléphone portable des victimes, on peut se faire une idée bien plus précise des organisations criminelles qui sont à l’origine du trafic d’êtres humains. » 

Sammy Mahdi, secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration : « Il est important que l’Office des Étrangers soit contacté à temps pour que nos employés puissent tout de suite identifier tout le monde : les personnes que nous pouvons renvoyer doivent aller dans un centre fermé, les victimes du trafic d’êtres humains doivent être aidées. Suite à l’action d’hier, on a pu ainsi réserver 10 places dans les centres fermés. Il est hors de question que l’on puisse tirer profit du trafic d’êtres humains. » 

Catherine De Bolle, directrice exécutive d’Europol : « Les passeurs n’ont qu’un seul et unique objectif : s’enrichir sur le dos de victimes sans défense, qu’ensuite nous retrouvons souvent dans des conditions épouvantables. Europol a fait du trafic d’êtres humains une priorité. Nous appuyons les services de police de l’UE en faisant le lien entre les différents fichiers et réseaux. L’échange d’informations est le seul moyen de lutter de manière efficace contre le trafic international d’êtres humains. Europol soutient donc pleinement cette initiative, notamment en fournissant des experts et des analystes. » 

Eric Snoeck, directeur général de la police judiciaire fédérale : « La police judiciaire fédérale souhaite ainsi identifier et démanteler plus efficacement les réseaux criminels qui organisent le trafic d’êtres humains, et ce, sous la direction des autorités judiciaires. » 

Ann Lukowiak, magistrate de référence pour la traite des êtres humains du parquet fédéral : « La police guidée par l’information est un outil efficace pour lutter contre les réseaux impitoyables qui se cachent derrière le trafic d’êtres humains. Nous soutenons pleinement cet outil. » 

Frank Demeester, magistrat de référence pour la traite des êtres humains : « Il va sans dire que de bonnes informations forment la base de toute enquête criminelle. C’est pourquoi le parquet salue vivement cette initiative. Nos équipes spécialisées dans le trafic d’êtres humains de la police judiciaire fédérale et de la police de la navigation s’investissent déjà pleinement dans les enquêtes mais ceci nous donnera encore un élan supplémentaire. Bien que cette équipe soit basée en Flandre occidentale, toute information qui s’avère utile pour d’autres arrondissements judiciaires sera partagée afin que des enquêtes puissent être ouvertes ou complétées ailleurs. Nous restons en communication étroite avec les autres parquets et le parquet fédéral. » 

Contact presse 

Dounia Boumaaza 

Porte-parole 

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